En 1980, j'étais militaire à Verdun ( adjudant). J'avais été affecté au 101 GRMCA où j'étais devenu chef de section, chargé de l'instruction et de la formation FETTA au Groupement d'Instruction. Le 1 Novembre 1980, j'étais de service de garnison à VERDUN avec ma section. Le programme était chargé : nous devions participer à 7 cérémonies aux morts dans les cimetières Meusiens et terminer le service à Douaumont. A 8H00, c'était parti, première cérémonie, elle durait une quinzaine de minutes environ et comprenait à l'issue une collation avec le maire et les autorités du village. A chaque fois, c'était deux ou trois verres de vin blanc par homme et des brioches à volonté. Il faisait froid (- 7°C). Un scénario identique s'est reproduit dans chacun des villages. A 11H30, le vin blanc aidant, on avait une méga forme. A 12 h00, je me suis retrouvé avec ma section à Douaumont où il y avait foule et un général. J'avais briffé mes hommes, je savais qu'ils avaient pas mal picolé, donc je tendais le dos. La cérémonie se déroule et tout se passe bien. J'étais soulagé, sauf qu'à mon dernier commandement " A gauche, gauche", la moitié de la section a tourné à droite. C'était la cata, des rires se sont fait entendre. J'ai réagi en disant que les gens qui s'étaient trompés, seraient privés de quartier libre l'après-midi. Les rires se sont tus. A nouveau, il y avait une collation chez le chapelain, c'était le final, toujours avec du vin blanc mais cette fois en quantité illimité. Le général est venu me trouver, il m'a remercié, il m'a dit que pour les hommes qui s'étaient trompés, il ne fallait pas leur en tenir rigueur et qu'il devait avoir quartier libre. J'étais soulagé. Bien sûr, je n'avais jamais eu l'intention de leur supprimer le quartier libre. Quand nous sommes rentrés au 101 GRMCA, un repas nous attendait. Il était copieux et sacrément arrosé lui aussi.
