La Lyre Touloise

Publié le par HAGER Christian

On était en Mars 1971 et je  venais d'être affecté à l'ERM de TOUL en tant que Maréchal des Logis à l'atelier Armes spéciales. J'avais un bon copain, MDL, comme moi, un armurier,  Ritou pour les intimes, un basque de Biarritz. Alors bien sûr quand on a 20-21 ans, il faut savoir occuper son temps et sans trop savoir comment ni pourquoi, nous avions été coptés par l'électricien de l'ERM de TOUL, monsieur Scheydecker, qui était chef de musique à la Lyre Touloise. C'était une bonne opportunité de devenir musicien et d'apprendre la musique, qu'il nous avait dit, une expérience et puis, il y avait des filles et certaines n'étaient pas mal. Ritou, je ne me souviens plus de quel instrument il jouait exactement, tout ce que je sais, c'est que je jouais de la  grosse caisse. M. Scheydecker m'avait dit qu'à partir du moment où je savais marcher au pas, je n'aurais aucun problème avec la grosse caisse. Ça m'étonnait un peu, mais j'étais confiant. Je participais aux répétitions de la Lyre Touloise deux fois par semaine et j'apprenais la musique et à lire les partitions tant bien que mal. Et puis vint l'épreuve du chef : 11 Novembre 1971. La prise d'Armes où il y avait bien sûr les militaires de la garnison dont ceux de l'ERM, mes chefs ( Pollux, Jojo ) et de nombreux adjudants chefs qui n'étaient pas des tristes. Ritou et moi, nous étions exempts de défilé en tant que musiciens de la Lyre Touloise. Nous portions une tenue blanche qui n'était pas très valorisante. Bien sûr, je voyais mes collègues militaires de l'ERM qui étaient à 20 m. Nous n'avions pas encore joué que c'était déjà les gros éclats de rire dans les rangs de l'ERM. J'étais lucide et je comprenais que c'était nous qui déclenchions cette hystérie. De quoi perdre son latin et la mesure. Ce fut bien sûr Waterloo à la grosse caisse. Paumé complètement. Dérive  totale ! Naufrage en pleine mer sur la terre ferme ! Mes collègues sous-officiers et officiers de l'ERM étaient pliés comme jamais et n'arrivaient plus à refréner leurs rires. Incroyable ! Fou ! Le délire total ! L'hystérie ! Finalement, on me fit signe d'arrêter de jouer à la grosse caisse. C'était la Bérézina. Une Marseillaise  et un chant du départ massacrés ! Ce fut l'unique et ma dernière expérience de musicien dans ma vie. Aujourd'hui, 52 ans après, ce moment est toujours aussi mémorable et inoubliable. Il me fait toujours autant rire à sa seule évocation.

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